Jack LECLERCQ

Benoît, Arnaud, Sylvain,

On pense a vous et a toutes ces années partagées.

Des souvenirs en pagaille et uniques d'une époque associative qui n'existe plus. Tous ensemble en équipe, en groupe, au quotidien, pour la fête, pour le sport, pour l'amitié.

On vous embrasse.

Valerie et Laurent

Il s’appelait Jack, pas Jacques ! A l’américaine, il y tenait. Il est parti ce weekend. Ce fut le directeur de la piscine de Valenciennes, mais surtout un dirigeant du PCVA, club auquel il était viscéralement attaché. Il en fut le Président à plusieurs reprises, passant la main de temps en temps, la Mairie de Valenciennes ne supportant pas qu’il porte les deux casquettes. Ce que je vais raconter là, ce sont quelques anecdotes de ma collaboration avec lui. Vous excuserez les inexactitudes, la mémoire pouvant me faire défaut. Et puis peu importe, « il vaut mieux imprimer la légende qu’écrire l’histoire ». Je me souviens donc… Je débarquais à VA vers 17h45 : Lydie m’attendait dans son bureau. Jack nous rejoignait et on réglait les affaires courantes en deux coups de cuillère à pot, ponctué d’une histoire et d’un grand éclat de rire comme il en avait l’habitude. Notre secrétaire, qu’il avait embauché, mi-temps club, mi-temps fédé de sauvetage, pour laquelle il assumait les fonctions de directeur technique nationale, avait sa feuille de route pour le lendemain. Efficacité et prises de décision rapide : j’adorais. Un jour qu’on organisait le BNSSA à Dunkerque, Valenciennes ayant brûlée une première fois, on sort donc avec Jack, Bernard Vandeputte, Commandant de CRS et Président du jury côté Ministère de l’Intérieur, l’autre Jacques, Bottiaux, chef de bassin à VA, figure du polo, Bernard Pot, Directeur de Paul Asseman et moi, Président du jury côté JS. Bernard Pot nous emmène dans un bar du côté du quartier du Minck. Les deux Jack(ques), ainsi que Bernard ont allumé le cigarillo qui leur tient à peine sur les lèvres. Bernard Pot et moi sommes des nains à côté du trio. On rentre dans le bar, le couloir est large, et on arrive de face devant la matrone, qui devait allègrement dépasser le quintal. Elle jette un regard goguenard aux trois plus costauds : « alors, les petits loups, qu’est qu’on boit ce soir ? ». On a commencé à la Guinness d’un demi litre que Jack et les autres descendaient en trois-quatre gorgées. Énorme ! Une autre fois, au CREPS lors du repas final du BE 2°, Francis Luyce est assis à côté de Georges Tetaz (Inspecteur Général au Ministère des Sport et Président du Jury). Nous sommes en janvier et fin décembre, lors de la finale des interclubs, le PCVA finit deuxième, à rien derrière Dunkerque Natation, mais il a battu les maritimes au relais 4*100 4N. Jack assis face à Tetaz, moi face à Luyce, me donne un coup de coude et me glisse : « tu vas voir, on va rigoler ». Il interpelle Francis : « Francis, t’as vu les résultats aux interclubs ? Tu vas voir l’année prochaine, on vous passe devant ». Luyce, le Président de la FFN, éméché, glisse son majeur dans sa bouche et devant un Tetaz autant interloqué que gêné, le ressort et le pointe dédaigneusement devant Jack : « Jamais, t’entends, jamais ! ». Et Jack, en me redonnant un coup de coude, éclate d’un grand rire communicatif, comme à chaque fois lorsqu’il il ponctuait ses bonnes phrases. Pour rappel, Jack avait été le secrétaire de la ligue des Flandres la première fois que Luyce en avait été le Président. Quand il se fait débarquer lors d’une AG par Todoskoff qui souhaite garder Jack, celui-ci démissionne, loyal à son ancien Président. Parce que pour Jack, les amis, c’est du sérieux. Lorsque Christian Fargeas l’appelle pour organiser les 6 nations juniors de water-polo parce que la ville candidate s’est désistée au dernier moment, il me demande le soir ce que j’en pense en sachant qu’il nous reste un mois. Je lui réponds : « pourquoi encore une fois faire un cadeau à la fédé qui ne nous renvoie jamais l’ascenseur ? ». Jack : « On ne laisse pas tomber un ami ». Moi : « Ouais, t’as raison ». Parce que Christian faisait partie des amis, de la famille, et au PCVA, ça voulait dire quelque chose. En un mois, on a organisé le tournoi sans encombre. Une autre fois, je décide de virer un nageur et par la même occasion. La mère me vend que si le premier a fait des conneries, le second étant un bon, il faut que je le garde. Je ne plie pas. Membre du comité directeur, elle rentre, lors de la réunion de fin de saison dans une espèce de plaidoirie en faveur de son fils qui ne tient pas la route. Silence (très) pesant dans la salle de club. Jack en rajoute. Il laisse quelques secondes encore s’écouler, laissant le silence s’appesantir, puis lève tranquillement la tête, et d’un air grave mais complice, me regarde : « t’as quelque chose à dire, Fabien ? ». Moi : « Non, rien ». Lui : « Ok, votre aîné ne fera plus partie de ce club l’année prochaine. Point suivant … ». Une autre fois encore, lors du 1er tour de la ligue des champions de water-polo féminin, il se démène pour avoir avec un concessionnaire Fiat, de son réseau local, le prêt de deux minibus. De mon côté, je demande à un journaliste de venir couvrir l’évènement. Mais le garçon était fraichement amoureux d’une parisienne. Et chaque soir venu, avec un bénévole que j’avais missionné sur le transport des équipes, donc en charge des J9, il se faisait la male, avec lui au volant, pour rejoindre sur Paris, et à toute allure, sa dulcinée. Évidemment, en voyant leur tronche le matin et en relevant le compteur du véhicule, j’ai fait cracher le morceau au bénévole. J’en parle à Jack. C’est délicat. Il est emmerdé. Il ne faudrait pas qu’il y ait un pet, d’autant qu’on n’a rien assuré. Je lui dis : « il est amoureux, Jack, tu sais ce que c’est ! », et je me marre. La seule fois qu’il m’avait évoqué le sujet féminin, c’était à son retour de Nouvelle-Zélande pour le congrès de l’International Life Saving Association. Il m’avait dit : « p’tain, j’ai eu un succès fou avec les femmes là-bas ! [C’étaient des Maories]. Elles adorent les types imposants, comme moi ». Et il éclata de rire, encore plus fort que d’habitude. Pour en revenir à la situation des escapades du journaliste, il réfléchit, la mine renfrognée, puis finit par me dire : « ils sont bons ses articles, au moins ? ». Moi : « Ouais, ils seront bons ». Lui : « ok, mais dis à … [le bénévole] qu’il ne picole surtout pas ». Voilà, du management, comme dirait l’autre. Notre journaliste put voir sa nouvelle, copine tous les soirs de la semaine en pensant que l’on était au courant de rien, et heureux comme tout, nous a écrit pour l’occasion d’excellents articles. Jack, avec d’autres de sa génération a marqué, sans même le savoir évidemment, mon parcours professionnel et associatif. Il fait partie de ces personnes pour qui j’avais beaucoup d’estime. Un dirigeant à l’ancienne, parfois critiqué, mais je n’ai pas encore vu de dirigeants « modernes » faire ce qu’il a fait. Peu après son départ à la retraite, la piscine de VA, non du PCVA parce que personne ne s’en est rendu compte, mais il a fait en sorte que le PCVA soit une espèce de club résident en occupant « sa » piscine, ce qui serait impossible aujourd’hui – et lui a valu bien des reproches de son employeur - est partie en fumée, et avec elle, le club tel qu’il était historiquement. En rejoignant ses trois fils du côté de Montpellier, où ils avaient effectué leur carrière de joueur après leur formation dans le Nord (deux ont été internationaux A), Jack ne put évidemment s’empêcher de reprendre du service malgré le décès de sa femme, Marie-Claude. C’était dans son ADN. Il présidait encore jusqu’à ce jour fatal les destinées du club de Lunel. Salut, Jack.

Fabien Camporelli

Jack notre ami," mon Copain "" comme tu aimais le dire avec un petit ricanement ,tu nous a quittés sans bruit. Que de souvenirs à Valenciennes. Nos 50 ans sous les tribunes de VA, maître de l'organisation tant sportive (avec le PCVA ,le sauvetage,les Mouettes... ) que familiale. Tu es parti retrouver Marie Claude,Riton et des Amis Bernard VDP.......
Nous devions nous rencontrer comme chaque année début septembre mais malheureusement ça ne sera pas devant un bon repas entouré par tes 3 garçons. Mais ça sera pour te dire Adieu Mon Copain. Gilbert et Françoise Boutez